mardi 14 mars 2017

Algérie: 2.000 ans d'histoire révélés


"C'était spectaculaire! D'un seul regard, on pouvait embrasser deux millénaires de l'histoire d'Alger", raconte, la voix empreinte d'émotion, l'archéologue Kamel Stiti en se remémorant la découverte en 2009 de vestiges en plein coeur de la capitale algérienne.
L'histoire de la plus importante découverte archéologique d'Algérie a commencé avec des sondages exploratoires sur le tracé du métro d'Alger.
Ces trouvailles ont ensuite mené à des fouilles, lancées en 2013, qui ont permis d'exhumer des vestiges s'étendant de l'ère romaine -- à la fin du Ier siècle avant J.-C., quand Alger s'appelait Icosium -- à celle de la colonisation française, en passant par les époques byzantine et ottomane.
Un édifice public pavé de mosaïques du Ve siècle et une vaste nécropole byzantine du VIIe siècle renfermant plusieurs dizaines de tombes ont ainsi émergé de ce chantier de 3000 mètres carrés.
Un grand nombre de vestiges et de matériaux, souvent fragmentés, ont été récupérés, notamment un ensemble de 385 pièces de monnaies (des réaux, monnaies royales) et des outils de défense comme des "boules catapultiques".
Dans cette stratification de l'histoire, des parties de la mosquée Es Sayida, construite par les Ottomans, ont également été découvertes. Cette mosquée avait été rasée en 1831, au tout début de la colonisation française, afin, selon l'archéologue, de réaliser une grande place: la place du Roi, devenue ultérieurement place du Gouvernement, et rebaptisée place des Martyrs après l'indépendance du pays en 1962.
L'Algérie recèle des ruines romaines (en plein air) qui comptent parmi les plus importantes au monde, mais beaucoup pensaient qu'il ne subsistait rien de ces temps lointains à Alger même, assure le codirecteur des fouilles, M. Stiti.
Menées par un groupement constitué du Centre national de recherches archéologiques (CNRA) et de l'Institut national des recherches archéologiques préventives (INRAP, français), ces fouilles ont montré au contraire que les sites dans la capitale ont été bien conservés.
Les résultats complets sont actuellement en phase d'analyse et d'interprétation. Un rapport est attendu en fin d'année.
- l'archéologie, 'une plus-value' -
La mise au jour des vestiges archéologiques place des Martyrs a entraîné une modification du chantier du métro, relève avec satisfaction M. Stiti, membre du CNRA.
"C'est une première" en Algérie, souligne-t-il. Le projet a pu être adapté sans être supprimé, signe que l'archéologie et le développement ne sont pas incompatibles, ajoute-t-il.
"C'est une plus-value", l'archéologie accompagne le développement "sans le freiner", dit-il en regrettant que les archéologues soient souvent vus comme des empêcheurs de construire.
Afin de préserver le patrimoine historique de la ville, la station de métro ne fera que 3.250 m2 au lieu des 8.000 m2 prévus initialement, et le tunnel du métro devra passer à 35 mètres sous terre.
"Pour ne pas accuser un retard, facteur de surcoûts pour le projet du métro, les archéologues ont travaillé d'arrache-pied, y compris les jours fériés", souligne M. Stiti.
Plus de 150 personnes de différentes nationalités et spécialités ont participé aux fouilles, une aubaine pour les jeunes archéologues algériens.
- Une future 'station-musée' -
Place des Martyrs, la future station-musée qui doit être inaugurée en novembre s'inspirera de musées italiens et grecs.
"Mais à Rome ou à Athènes, le musée présente des séquences particulières alors qu'ici, le visiteur pourra embrasser toute l'histoire d'Alger sur 2.000 ans. C'est une fierté !", se réjouit M. Stiti.
Une partie des objets mis au jour sera ainsi exposée dans un musée classique, à l'extérieur, doté d'une ou plusieurs salles. Mais les vestiges immobiliers seront eux présentés dans un musée in situ, pour certains à plus de 7 mètres sous terre, et sur 1200 m2.
"Je suis impatiente de voir la station ouverte. Fini les désagréments des travaux, je pourrai circuler en métro et surtout visiter le musée avec mes deux petites-filles qui sont écolières", se félicite Aïcha, 70 ans, une "voisine" du chantier des fouilles.
Saïd, 50 ans, rêve maintenant "de visites guidées pour les jeunes, scolarisés ou pas". "Afin qu'ils puissent s'approprier le passé de notre ville plusieurs fois millénaire", explique cet enseignant d'histoire-géographie au lycée Emir Abdelkader.
  AFP


Des vestiges archéologiques place des Martyrs à Alger, en Algérie, le 2 mars 2017 (AFP/STRINGER)


Des vestiges archéologiques place des Martyrs à Alger, en Algérie, le 2 mars 2017 (AFP/STRINGER)

mardi 14 février 2017

Kamel Daoud : «Je ne suis ni un intellectuel de l’Occident ni celui de la soumission chez moi»



Il refuse la soumission au diktat de la pensée dominante, il pense le présent et refuse d’être enfermé dans un passé sclérosé. Son roman, Meursault, contre-enquête, traduit dans 33 langues, a fait couler beaucoup d’encre. Ses prises de position sur des sujets «sacrés» ont déchaîné les passions les plus violentes. Célébré ailleurs, assailli en Algérie, Kamel Daoud n’est pas «prophète chez lui». Il est le prophète de l’insoumission.

- Une année après la polémique née de la chronique sur «Cologne, lieu de fantasmes», vous signez un recueil de vos chroniques chez Barzakh sous le titre Mes indépendances. De quelles indépendances parlez-vous ?
Le titre est né d’une suggestion de mes éditeurs, extrait de la dernière phrase de la dernière chronique au Quotidien d’Oran, où j’avais écrit : «Il m’arrive à moi aussi de mener aussi mes guerres de libération et de fêter de temps à autre mes indépendances.» J’ai exprimé le souci d’être libre des pressions, des sollicitations. Le mot indépendance chez nous a toujours incarné un sens collectif et collectiviste. J’ai voulu restituer à ce mot sa charge individuelle.
Il ne s’agit plus de la libération d’un pays, mais de libertés individuelles. Je mène une bataille contre une pensée unanimiste dominante en Algérie d’abord, qui consiste à penser de la même façon, avoir les mêmes croyances, un anonymat collectiviste, un seul héros, le peuple, une culture qui nie le héros individuel. J’ai voulu marquer mon indépendance vis-à-vis des croyances collectivistes qui anonymisent et qui, au final, déresponsabilisent.
Mais pas uniquement au niveau local, j’ai voulu marquer mon indépendance vis-à-vis des sollicitations et des castings qu’on veut imposer à l’intellectuel du Sud, que l’on veut confiner dans la case dissident, militant en colère contre les siens, et qu’il soit impliqué dans le jeu et les clashs qui agitent l’Occident. Je n’ai pas à arbitrer, à m’immiscer ou être un intellectuel de soutien ou d’appoint dans ces clashs idéologiques, d’ailleurs, tout comme pour les anonymismes d’ici.
- Meursault contre-enquête a eu un succès mondial ; vous attendiez-vous à un tel retentissement ?
C’est une surprise totale pour moi. Je n’ai jamais imaginé, envisagé ou anticipé que le roman allait dépasser les deux mille exemplaires. C’était totalement inattendu. Pour moi, c’était une variation sur l’échelle internationale. Une reprise de parole à partir du point de vue d’une victime, mais aussi un prétexte pour parler du présent algérien.
Une œuvre n’atteint pas une telle audience parce qu’elle parle d’une nation, mais quand elle parle de l’universel où le local n’est qu’un prétexte ; Haroun est un Algérien, mais ses amertumes sont universelles. Nous avons le droit d’être le centre du monde, d’écrire à partir et au nom de l’universel, réclamer notre humanité et non pas à partir du décolonisé ou du proscrit, de l’écrasé ou de la victime.
On peut être l’humanité et prendre la parole. Il y a des moments d’universalisme qui traversent les périphéries. L’Europe de l’Est, la Russie, l’Amérique latine, qui a connu son heure de gloire littéraire et intellectuelle. L’universalisme est partout et non pas là où on lui tourne le dos. Meursault... est une très belle expérience pour moi, qui a démontré que l’on peut écrire en Algérie, avoir du succès en France, mais surtout qui m’a fait découvrir que le reste du monde existe en dehors de l’Algérie et de la France.
- Il y a eu ce succès phénoménal qui vous a propulsé au-devant de la scène littéraire internationale, mais vite suivi d’une violente polémique ; comment avez-vous vécu cela ?
Etre sous les feux des projecteurs et la surmédiatisation devait avoir une facture, elle provoque des passions positives et négatives. Des gens qui vous soutiennent, d’autres qui vous rejettent, ce qui est normal. Si vous vous intéressez au monde avec passion, le monde s’intéressera à vous avec la même passion.
Nous retenons seulement la polémique, surtout en Algérie, mais en réalité le reste du monde a lu Meursault... comme il a lu Camus à l’époque, sans considérer que l’Etranger est un roman pied-noir, mais de la condition humaine. Il y a eu des moments intenses de découvertes, de rencontres. Le lien avec mes lecteurs est passionnant et se renouvelle. Ce n’est pas parce que certains parlent à voix haute qu’ils sont plus nombreux que les autres. Il y a eu des moments heureux, des moments malheureux, des malentendus qui durent encore. La polémique fait partie du revers de la médaille. Mais, j’ai envie de dire «arrêtons d’être des commissaires politiques ambulants».
- Votre roman et tous les débats et polémiques qui l’ont accompagné reposent de manière violente le rapport entre le Nord et le Sud, notamment entre la France et l’Algérie...
Il s’agit de l’histoire, de notre incapacité à sortir du passé et à parler du présent. C’est le grand malentendu, d’autres veulent parler inlassablement du passé, et moi je veux parler du présent. Je suis l’enfant des indépendances. Je parle de liberté et j’ai le droit de vivre sans porter sur mon dos l’histoire coloniale et celle de la guerre de libération. On me reproche mon attitude vis-à-vis du culte de l’histoire. Je n’ai pas ce culte, je ne suis pas né dans cette guerre, je suis porteur de vie, je suis un enfant de l’indépendance.
Cela conditionne une lecture pathologique ici et en France. On n'arrive pas à sortir du soupçon. En règle générale, l’Histoire ne tolère pas l’imaginaire. Lorsqu’on écrit une fiction dans des mondes dominés par des totalitarismes de l’Histoire, on vous soupçonne d’avoir écrit un essai détourné. Il faut lire les romans pour ce qu’ils sont, pas des manifestes ou proclamations d’allégeance. Ce ne sont pas des livres codés, des complots écrits. Je ne suis pas dans la littérature de la guerre, mais de l’imaginaire, de l’art et de la création et du fantasme. Nous sommes effectivement marqués par cette histoire en Algérie et en France, et ça nous marque violemment. C’était le procès fait à Albert Camus.
Qu'est-ce qu’il voulait dire, que représente un tel personnage ? Lisons ses romans comme des romans et ses essais comme des essais. J’ai un énorme respect pour les martyrs, pour nos aînés, qui se sont battus pour que je sois libre, libre de dire, mais il nous faut sortir de l’Histoire pour assumer notre présent. Pour les honorer, nous devons exercer nos libertés. L’attitude victimaire généralisée qui prévaut chez nous, autant par mode chez les intellectuels dits de gauche, comme chez le régime politique, est une attitude de confort. C’est trop facile.
- Dans sa préface, SAS écrit que le succès quand il vient d’ailleurs est suspect...
De toute manière, tout ce qui nous vient d’ailleurs est suspect, parce que depuis toujours ce qui est venu d’ailleurs c’est le colonisateur, des occupants et des envahisseurs. Nous sommes xénophobes vis-à-vis des autres et de nous-mêmes. Nous sommes à la fois face à un Occident qui nous fascine, qui nous rejette, que nous rejetons. Tout ce qui est lié à cet Occident est frappé de soupçon. Mais nous devons admettre que l’Occident représente la civilisation. Elle n’est pas dans le désert de l’Afghanistan. Elle est à Paris, Londres, New York et Tokyo. Cet Occident nous a agressés, nous a colonisés, volés, dominés. Il est donc normal de voir en lui un suspect.
Mais, aujourd’hui, il est le dépositaire des valeurs. Les gens, quand ils ont peur ou se sentent menacés, persécutés, ne vont pas dans le désert d'Afghanistan, mais vers le Nord, parce qu’on y retrouve la sécurité, la liberté, le confort, le luxe, la valeur. Il ne faut cependant pas voir cet Occident seulement sous son aspect négatif. Il nous faut sortir de cette logique et arrêter de mettre tout sur le dos du colonisateur. C’est un piège qui nous enferme et qui nous empêche de réussir. On passe nos vacances chez eux, on publie chez eux, quand on est en disgrâce politique, on va chez eux. On se bat pour être ambassadeur chez eux, pour envoyer nos enfants chez eux, nous installer chez eux. Pourquoi ? Ils ont réussi quelque chose. Il faut reconnaître cela chez eux pour pouvoir le réussir chez nous.
Si on ne le fait pas et que nous continuons à dire que l’Occident c’est le mal et à lui courir derrière, on va à l’insulte collectivement et on le sollicite pour s’y soumettre individuellement. Je ne veux pas avoir un rapport malsain à l’Occident. Il n’est ni juste ni injuste, il est ce qu’il est, il n’est ni mon père ni ma mère. Je ne veux pas attendre de lui ni caresse ni héritage, je dois le regarder et voir en lui ce qui me dépasse pour pouvoir le dépasser. C’est un monstre splendide qu’il faut regarder dans les yeux pour pouvoir le dépasser.
- Vous êtes célébré en Europe, à Paris... ; en Algérie, il y a eu plus de rejet, du moins chez les élites. Nul n'est prophète en son pays s’applique-t-il bien à votre cas ?
Il nous faut guérir de l’idée de la réussite et du succès. Vous imaginez que l’on vous reproche de courir derrière le succès. Nous en sommes là ! Une grave pathologie. Nous voyons le succès comme quelque chose de répréhensible. Le succès, c’est l’objectif du monde. Je ne comprends pas cette criminalisation du succès. Il faut restaurer chez nous l’idée du succès et de la réussite, que l’on soit fier de nos enfants. C’est légitime, c’est une plus-value pour le pays, l’expression de notre valeur et notre participation à l’humanité. Un modèle à offrir à nos enfants.
C’est comme le coureur d’Athènes qui court et parle en disant : «Tous les peuples applaudissent leurs coureurs et je suis le seul à courir pour encourager les miens pour qu’ils n'espèrent pas encore plus». C’est une image frappante qui résume ce que nous sommes.
Le discours d’une certaine partie de nos élites participe à la fois du confort, de la frustration et de l’incapacité à sortir du victimaire, au refus de la liberté et de la singularité individuelle. Défendre l’individu dans un pays qui est né d’une guerre de libération collective, c’est trahir. La liberté individuelle est une valeur à restaurer, elle n’est pas une trahison.
Nous ne sommes pas le seul pays à avoir été colonisé. J’ai été au Vietnam et j’ai été frappé par cette distance qu’ils ont avec l’Histoire. Oui, nous avons été colonisés, massacrés, nous avons mené des guerres et nous les avons gagnées, mais quand ont leur demande si vous avez un ministère des Anciens combattants, ils vous disent non. Ils ne sont pourtant pas dans le déni. Nous avons un culte à corriger chez nous. Les racines ne se mangent pas, ça vous soutient contre les vents, mais il nous faut des récoltes.
- Parlons des racines justement ; vous refusez qu’on vous enferme dans un monde dit arabe en vous définissant comme algérien. Qu'est-ce qu'être algérien ?
Etre ce que je suis, avec ma carte d’identité nationale algérienne, vivre ici ou ailleurs en emportant mon imaginaire, avoir des racines algériennes, une histoire algérienne et peut-être un malaise algérien et le mal d’être algérien. J’ai été saturé par cette idée que nous avons un malaise identitaire, je sais ce que je suis. L’arabité m’appartient, mais je ne lui appartient pas. Nous sommes un pays qui n’a pas besoin d’être dans l’unanimisme, nous avons nos régions, nos langues, nos histoires, nos ancêtres.
Nos différences sont la source de nos enrichissements. Dire le Monde arabe me gêne, c’est une sous-catégorie de la vision orientaliste. Pourquoi le Français est français, l’Allemand est allemand et l’Algérien est arabe ? Cela me dérange. L’arabité est un beau patrimoine, mais je n’ai jamais vu de passeport arabe. J’ai vu des passeports différents, des Histoires différentes, des langues différentes, des combats différents…
Il y a des points communs autant qu’il y en a entre les Latins. Je ne veux pas et je ne peux pas accepter que l’arabité me soit imposée, ni comme nationalité ni comme matrimoine exclusif. L’arabité est un fabuleux héritage, j’y vais pour prendre ce qui enrichit mon présent, mais ce n’est ni ma nationalité, ni ma mère, ni mon père, ni ma terre. Je veux qu’on me reconnaisse comme algérien. Je ne suis pas dans le chauvinisme, je veux juste qu’on respecte ce que je suis.
- Dans vos écrits, la question de la religion est très présente et vous l’abordez sans prendre de gants. Comment est vécue cette religion ?
Vous dites que je traite le fait religieux sans prendre de gants ! Si quelqu’un utilise la religion pour tuer sans prendre de gants, alors moi quand je traite de la religion je dois prendre des gants ? Pourquoi un prêcheur, niveau bac -20, a-t-il le droit d'’accaparer le discours religieux et moi non ? Parce que je n’ai pas de barbe, que je ne m’habille pas comme lui et que Dieu lui appartient et pas à moi. J’ai le droit en tant qu’intellectuel algérien de réfléchir au fait religieux. Il n’appartient ni aux imams, ni aux clergés, ni aux confréries. Il m’appartient aussi. Les élites de chez nous doivent se le réapproprier, démonopoliser la réflexion sur le religieux. Qu’on ne le laisse pas aux islamistes, et surtout qu’on le dépolitise.
Pourquoi c’est à moi de me justifier alors que je n’ai tué personne ? Mais en même temps, c’est la grande question qui interpelle notre époque. Chaque époque a son monstre totalitaire, et l’islamisme est le monstre de notre époque qui veut dominer le monde. Il faut rappeler que l’islamiste n’est pas le musulman, il ne cherche pas à rencontrer Dieu, mais veut prendre le pouvoir. Il n’a pas le droit de m’interdire de réfléchir sur son arnaque fondamentale.
Nous devons nous réapproprier le débat sur le religieux et la laïcité. Ce que me reprochent certains qui prétendent se réclamer de la religion, c'est qu'ils ont quand même réussi une mainmise monopolisante sur les grandes questions de notre société. Tu peux parler de la poésie, de la littérature, de la métaphore, mais la nudité, le corps, le sexe et la mort ce sont les religieux qui en ont le monopole. Non, je récuse cela. J’ai le droit absolu de discuter de toutes ces questions et en dehors des catégories islamistes. Ils n’ont pas le monopole.
La métaphysique n’est pas la propriété de papa, elle appartient à tout le monde. Je ne m’attaque pas à la religion, je suis fasciné par la théologie depuis toujours, mais j’estime que la vie m’a été donnée, je suis en mesure de poser des questions à Dieu tout seul, je n’ai besoin ni de courtier, ni d’intermédiaire, ni de sous-traitant religieux. Dieu n’a signé de procuration à personne pour parler en son nom. Le Coran, l’islam, ma chair ne leur appartiennent pas. Et moi je n’ai tué personne.
- Evoquons justement la question de la mort. sommes-nous en train de vivre la mort au lieu de la vie ?
La mort doit être comprise comme un sujet romanesque, un espace pour restaurer la vie et non pas comme une question funeste. C'est quelque chose qui éclaire la vie et le présent. On observe que dans notre vie, on discute, on organise, on réfléchit la mort, pas la vie. Il y a une hâte, c’est troublant. Il faut considérer la mort dans le sens où elle éclaire la vie.
- Une vie remplie de violence...
L’histoire est violente. Nous l’avons subie pendant la colonisation, mais elle ne doit pas servir d’excuse victimaire pour la perpétuer ce que nous avons fait jusque-là. Nous avons subi une violence coloniale, nous l’avons rééditée sur nos propres chairs durant la décennie quatre-vingt-dix. Et cela risque de se reproduire tant que nous n'aurons pas compris ce que nous sommes, de considérer que nous existons en tant que pays. Le but était d’avoir un pays libre, ce que nous avons fait. Et après ? Nous devons nous offrir un destin.
- Vous critiquez le régime politique avec vigueur parce qu’il n’a pas offert ce destin...
Le régime politique n’est qu’un aspect de nous-mêmes. Je n’aime pas cet aspect d’être le contestataire à sens unique. Le régime, c’est nous, il n’est pas assis sur le vide, mais sur une chaise, la chaise, c’est nous. Tout expliquer par la faute du régime nous a servi à expliquer tout et à nous absoudre de nos propres responsabilités. Le régime existe, moi aussi. Nous sommes responsables de notre sort, et si nous ne l’acceptons pas, nous ne pourrons rien. Nous nous comportons avec le régime comme s'il était venu par la mer. Non. Je critique le régime parce qu’il est un aspect de la déception et de notre échec, mais tout n’est pas la faute du régime. Si tout était la faute du régime, le régime est de notre faute.
- Vous abandonnez le journalisme pour sauter le pas vers la littérature ?
Non. Je ne change pas de musique, mais d’instrument. La littérature permet de parler de soi-même. La littérature est le témoin de son époque, c’est un exercice de voyeurisme universel qui permet de partager l’intimité universelle. Le personnage de Dostoievski n’est pas russe, il est humain, qu’on lit dans son village en Algérie avec plaisir, comme si nous étions à l’intérieur de ce personnage. C’est l’intimité universelle qui est partagée par la littérature. J’aime réfléchir le monde comme un miroir et comme un esprit. C’est exercer son droit à l’universalité et le conquérir.
C’est un témoignage incompressible de notre humanité. Quand tout va mal, quand vous êtes dans un goulag, vous avez un bout de papier et un crayon, vous faites de la littérature. Quand vous êtes à l’angle mort de votre humanité, vous produisez de la littérature. C’est produire du sens là où le sens est rendu impossible.
- En vous présentant comme un intellectuel du Sud dissident qui combat l’islamisme, le monde éditorial et médiatique occidental ne cherche-t-il pas à vous enfermer dans un rôle ?
Ce n’est pas une tentative, c’est une entreprise permanente, et c’est dans l’ordre naturel des choses. Ils sont dans des combats idéologiques internes où chaque partie a besoin d’un témoin à charge ou à décharge pour valider telle ou telle thèse. On ne peut pas dépasser cette situation en l’analysant avec rancune, comme si c’était un complot. Non. C’est une mécanique qu’il faut démanteler en continuant à écrire, à soutenir ses propres propositions, à corriger les visions et à résister au casting que l’on propose à l’intellectuel du Sud en règle générale. C’est-à-dire un témoin à charge ou à décharge, un intellectuel de soutien ou d’appoint, un chaman qui doit lire l’avenir et d’être exotique. Il y a un rôle international pour l’intellectuel, c’était l’URSS, les dictatures en Amérique latine et maintenant c’est notre cas.
Nous sommes à la périphérie de l’Empire et on nous convoque pour répondre à certaines questions. Pour nous, s’agit-il d’accepter ce jeu, de le rejeter ou d'essayer de démanteler cette mécanique pour la dépasser et en faire le bénéfice de sa propre stratégie ? Oui, on appelle Kamel Daoud pour parler de l’islamisme, je dis non. Je refuse énormément de plateaux et d’interviews parce que je ne suis pas un intellectuel de soutien là-bas, ni celui de victimaire ici. Je ne suis pas un intellectuel de service fantasmé chez moi ni un intellectuel organique venu du Sud pour servir des combats idéologiques de l’Occident.
Je sais que je fais face à une mécanique immense qui me dépasse, mais je reste lucide. L’essentiel est de ne pas dénoncer ce processus, mais comment le dépasser. Il y a des récupérations, des enjeux politiques et des tentatives de vous impliquer dans des débats idéologiques fondamentaux en Occident. J’en suis conscient, je résiste et je travaille toujours à déconstruire cette mécanique ou à en faire une machine à mon bénéfice. Depuis que j’ai quitté mon village, je fonctionne avec l’adversité qui m’est essentielle. La force adverse est mon moteur.
Mais je dois tout de même souligner une chose importante : pourquoi on dit de Kamel Daoud et d’autres écrivains algériens qu’ils risquent d'être soumis à des tentatives de récupération idéologiques occidentales, mais jamais de l’islamiste qui se fait recycler en Arabie Saoudite, formé, formaté et renvoyé dans son pays pour exploser, semer le chaos ! Je ne comprends pas ! Il y a des manœuvres en Occident, mais pas de manoeuvres idéologiques dans la vaste planète de l’islamisme ! Donc, la main étrangère est uniquement européenne, mais quand on va se former en Arabie Saoudite et qu'on revient en Algérie créer le désordre et les divisons, ce n’est pas une main étrangère, c’est quoi  alors ? C’est une poignée de main ?!
- La topographie prend une place importante dans vos écrits, surtout la mer. Que signifie-t-elle pour vous ?
La Méditerranée est un espace de division, le mur qui nous sépare de l’autre, c’est l’infranchissable. J’aime bien cette expression de «la seule métaphysique que je peux toucher de la main», pour reprendre l’expression de Romain Gary. C’est aussi une épreuve, une vision religieuse fanatique du monde. La mer vous impose la nudité, le retour au corps, retrouver votre chair, être face à vous-mêmes. C’est le lieu d’où vient l’autre, le monstre qui nous a colonisés. C’est un lieu de basculement aussi.
- Il y a aussi la femme ; sa place dans la société vous indigne-t-elle ?
Profondément. Elle m’indigne, me révolte et me culpabilise. Parce que durant une bonne partie de ma vie, j’ai été un homme algérien au sens machiste qui pense qu’il est normal que sa sœur lui serve à manger et que sa mère fasse la vaisselle. J’ai perpétué cet ordre-là pendant longtemps. Je m’en veux, ça me culpabilise.
- Votre village Massera est important pour vous, c’est votre enfance...
J’y vais chaque semaine quasiment, ce sont les miens, c’est pour eux que j’écris. C’est fondamental pour moi. c’est ma mesure. Je garde un lien naturel avec les habitants, on ne me parle jamais de mon succès qu’on célèbre avec discrétion. On parle des choses simples de la vie. Ils ont une pudeur extraordinaire, ils en sont fiers mais sans trop parler de succès. Cela m’aide à garder les pieds sur terre. Enfant, j’ai rêvé d’être cosmonaute, puis raconter des histoires. J’avais une enfance heureuse, petit-fils d’un bûcheron. Nous étions très pauvres, mais nous ne le savions pas, c’était l’ordre des choses dans le village. Nous n’avions pas de télé à la maison. Avoir une fois par semaine un verre de limonade servi dans un verre de thé c’était énorme.
- Et votre rapport à la ville d’Oran ?
C’est là où je vais, où j’ai mes amis. Oran est une ville ambivalente où j’ai longtemps été sans domicile fixe. C’est une ville où à partir de 17h les gens rentraient chez eux. Les portes se fermaient, les rideaux étaient baissés, j’étais seul dans la rue à tourner ; moi je n’avais pas où dormir. C’est une ville mur. Mais j’ai fini par trouver une fissure, à m’installer, à trouver un lit, un toit, une maison. C’est une ville qui a du charme, ouverte sur la mer, décontractée. Elle n’est pas obsédée par ses racines.
- … Et Paris ?
C’est la perpétuelle destination. Le Paris littéraire d'Henry Miller, d'Hemingway. C’est la capitale du monde.
- Comment avez-vous vécu les années de terrorisme ?
Comme tout le monde, dans le choc, l’incompréhension, dans le déni, l’acceptation et la soumission, le silence et la complicité. Et nous n'en sommes pas encore sortis. On ne peut pas sortir d’un cycle sans lui donner du verbe, de la voix et l’assumer. Le raconter pour s’en défaire. On l'a tu. Nous sommes tous complices d’un grand silence et on va le payer un jour. Un mal qui n’est pas dit et assumé, on va sans doute le revivre. C’est Nietzsche qui à dit : «Le secret du père, le fils le révèle».
- Des minorités religieuses sont persécutées en Algérie. Le pays est-il aussi étroit pour ne pas admettre une pluralité ?
La grande maladie de l’Algérie, c’est l’unanimisme. Un parti unique, le Dieu unique, la pensée unique. Cela va tuer la nation. Il faut revenir à nos différences qui sont notre richesse, il faut les cultiver. La nature nous a donné sept couleurs et nous on veut en garder une seule, la couleur noire. L’Algérie est vaste et plurielle. Elle est musulmane, chrétienne et juive et plus que ça. Nous sommes une République, notre histoire est riche.
- Dans une de ses tribunes, le grand poète syrien Adonis dit de belles choses sur vous ?
Je pense que c’est le papier le plus pertinent écrit sur moi parce qu’il touche du doigt cette impossibilité de la naissance du «je» dans nos sociétés. Il dit une phrase magnifique : «On vient au monde comme des pères», où nous sommes en permanence dans la position conservatrice, immobile et statique. On revendique la paternité avant même la filiation. Son texte est court mais d’une pertinence incroyable.
- Comme lui, vous êtes un peu un éternel incompris...
Il y a des malentendus, une hiérarchie d’incompréhension en raison de l’absence de la circulation des idées dans nos pays, peu d’espaces de débats, peu de librairies. On parle plus d’un match de foot que d’un livre. Mais ce qui est regrettable, c’est la mauvaise foi. Des gens qui ont bien saisi ce que je veux dire, mais qui ne veulent pas le comprendre ni le transmettre et qui déforment vos propos. Je sens souvent cette incompréhension.
J’ai comme l’impression qu’il y a un confort à vous donner un rôle, et cela vous dispense de penser. On décrète Kamel Daoud anti-musulman et on aura tout reglé. Je ne suis pas un intellectuel au service de l’Occident et je ne veux pas être un intellectuel de soumission chez moi. Je ne veux pas être soumis au diktat des idées dominantes. L’incompréhension vient du fait que moi je parle du présent, d’autres me parlent du passé. Je parle du train en marche et ils me parlent d’une gare fixe.
Nous sommes vivants et pas morts, l’histoire ne s’arrête pas. Le monde bouge autour de nous et nous, en Algérie, nous avons le culte de l’immobilité. Nos pensées, nos élites, le régime politique veulent de l’immobilité. Nous avons un problème avec la dynamique de la vie. Cessons de faire du présent une pierre tombale.
Hacen Ouali
Source : El Watan du 14 Février 2017

samedi 11 février 2017

Cela s’est passé un 11 février 1957, exécution du patriote algérien : Fernand Iveton

ivFernand Iveton, militant pour l’Algérie indépendante, est guillotiné. 
«Dans la vie d’un homme, la mienne compte peu, ce qui compte, c’est l’Algérie, son avenir, et l’Algérie sera libre demain.»
Fernand Iveton est né à Alger le 12 juin 1926, et meurt guillotiné pour la cause algérienne,  le 11 février 1957 . Il vécut dans un quartier populaire d’Alger, le Clos Salembier (aujourd’hui El Madania), et suivit l’exemple de son père, en devenant employé de l’usine à gaz d’El-Hamma au Ruisseau. En 1943, il adhère à la section de la redoute des jeunesses communistes et milite aux côtés d’Henri Maillot et Ahmed Akkache.
Il intègre par la suite l’Union de la Jeunesse Démocratique Algérienne qui rassemblera dans ses rangs des jeunes communistes et nationalistes et d’autres patriotes. Iveton militera également au sein des syndicats d’Algérie affiliés à la CGT de France (Confédération Générale du Travail) puis à l’UGSA (Union Générale des Syndicats Algériens) organisation syndicale algérienne qui demeurera affiliée à la CGT. Il sera désigné par les travailleurs de l’usine à gaz d’El Hamma comme délégué syndical.
Iveton considérait la cause algérienne comme la sienne, et en juin 1955 il s’intègre dans les groupes armés des Combattants de la Libération au côté de Abdelkader Guerroudj, Félix Collosi, Mohamed Hachelaf, Yahia Briki, Georges Accampora et d’autres camarades communistes. Après avoir participé à plusieurs actions (sabotages de wagons sur le port, incendie des Bouchonneries Internationales) il sera chargé de placer une bombe à l’usine à gaz d’El Hamma. Elle est déposée le 14 novembre 1956 et  tout prouve qu’il a pris toutes ses précautions pour que la bombe ne cause que des dommages matériels. Il sera dit  à ce propos, que le militant : « Iveton ne voulait pas d’une explosion-meurtre. Il voulait une explosion témoignage. »
Arrêté le 14 novembre 1956, avant même que la bombe ne soit installée, il fut d’abord torturé pendant trois jours par des policiers : décharges électriques sur le corps, supplice de l’eau…  Le 25 novembre 1956,  il passe  devant le tribunal militaire d’Alger, soit 11 jours seulement après son arrestation, « en application de la procédure expéditive permise par « les pouvoirs spéciaux », accordés par les députés français au gouvernement de Guy Mollet »Le procès se passe « Dans une atmosphère de pogrom » tel que le précise l’ouvrage écrit sous la direction d’H. Alleg . Il est condamné à mort au cours d’un sombre procès « dans un prétoire où montaient des cris de haine et de mort ».
Un recours en grâce fut déposé par les avocats de F. Iveton, lequel examiné au Conseil de la magistrature fut refusé par  le Garde des sceaux de l’époque, François Mitterrand qui vota en faveur de l’exécution du condamné à mort.
Albert Smadja, l’un des avocats commis d’office pour Fernand Yveton a affirmé que durant toute sa carrière au barreau, il n’avait « jamais vu un dossier d’inculpé aussi mince et comprenant peu de pièces facilitant l’instruction de l’affaire » car, à son avis« on voulait précipiter l’exécution du militant et clore le dossier ».
Ainsi, le 11 février 1957 F. Iveton  sera guillotiné en même temps que deux autres patriotes algériens. « Fernand Iveton, Mohammed Ouennouri et Ahmed Lakhnèche marchent courageusement au supplice. Les 3 hommes s’embrassent et clament «  Vive l’Algérie libre !  » au pied de la guillotine tandis que, de la prison tout entière, s’élève un grand cri de solidarité, de colère, d’espérance. Les détenus politiques pleurent, entonnent des chants patriotiques, ébranlent de leurs poings les portes des cellules. »
Tous les ans, se tient une commémoration en mémoire de Fernand Iveton, le seul algérien d’origine européenne guillotiné par l’armée française, au cimetière chrétien de Bologhine, et à laquelle ne manquent d’assister nombre d’anciens combattants de l’Algérie libre, les amis de la révolution, ou encoure de jeunes algériens émus du destin glorieux de notre compatriote, mort pour l’Algérie libre et indépendante!
Mira B.G

sources
  1. « La guerre d’Algérie », H. Alleg
  2. Le matin du 16 /12/2011
  3. Alger républicain du 17/02/2010
  4. http://www.babzman.com/

Tribunal improvisé décidant le transfert de prisonniers : Mustapha LALIAM , Son épouse Nafissa Hamoud LALIAM et de Danielle Minne lors de leur interrogatoire.

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Nafissa Hamoud-LALIAM et son mari Mustapha LALIAM ( médecins de la Wilaya III)ainsi que Djamila Amrane après leur arrestation .

Photo : Nefissa Hamoud et son mari Mustapha Laliam ( médecins de la Wilaya III)ainsi que Danielle Minne  (Djamila Amrane ) après leur arrestation.

Il y a ces femmes et ces hommes d’exception qui font l’histoire des peuples sans jamais la revendiquer, parce que profondément croyants ils sont convaincus de n’avoir fait que leur devoir.
Nafissa Hamoud et Mustapha Laliam font partie de cette élite qui a répondu promptement à l’appel du devoir. Nafissa sacrifia tout le confort de sa paisible vie citadine pour celle de la dureté du maquis. Son oncle Boualem consacrait une partie de sa fortune à la révolution.
Le Docteur Mustapha Laliam était le médecin chef de la wilaya 3, il était très proche du cercle de commandement.
Nafissa Hamoud est née dans une grande famille Algéroise. Son oncle Boualem était un industriel respecté, il fait désormais partie du patrimoine national (les boissons Hamoud Boualem).
Nafissa grandit dans le confort et le bien être, elle fit de brillantes études et devint la deuxième femme Algérienne médecin sous l’Etat colonial Français.
A sa maturité, elle adhère au PPA- MTLD et active dans la clandestinité. Son cabinet médical situé à la rue de la Lyre (actuellement rue Bouzrina) servait de planque à Abane Ramdane et Benyoucef Ben khedda, dont elle était très proche de leurs épouses.
Quand les services Français découvrent ses activités en 1955, elle rejoint les maquis de la wilaya 3 (Kabylie).
Le 26 Novembre 1957, Nafissa est arrêtée à Bordj Bou Arreridj avec le docteur Mustapha Laliam, son époux et Djamila Amrane , elle a assistée à l’horrible exécution du docteur Belhocine , Oukmalou Arezkiet et Raymonde Peschard tous blessés et achevés . Elle connut la prison d’El harrach, de Serkadji et d’Oran avant d’être transférée dans un couvent, près de Nantes en France. Elle réussit à s’enfuir et regagner la Suisse grâce aux réseaux du Fln. Elle s’installe à Genève et reprit ses études universitaires.
A l’indépendance, elle rentre au pays et exerce son métier au service gynécologie de l’hôpital Parnet.
Nafissa Hamoud à fait un bref passage comme ministre de la santé en 1991 , une époque ou certains on voulu changer aux algériens leurs habitudes alimentaires et vestimentaires , elle a gérée son département en instaurant une discipline de fer , une discipline digne de la combattante de l’ALN qui est fut Nafissa Hamoud.
Après son décès en 2002, l’hôpital Parnet est rebaptisé au nom du Professeur Nafissa Hamoud.