Les deux maires se regardent, se sourient, se font l’accolade devant la plaque aux emblèmes de Palerme qui vient d’être dévoilée dans le jardin de la Maison des relations internationales de Montpellier.
Mardi 5 juillet, malgré un retard conséquent - inhabituel pour Philippe Saurel, le maire de Montpellier extrêmement ponctuel - c’est avec un plaisir non feint que Loeluca Orlando, son homologue palermitain a rencontré les Italiens de Montpellier, à la faveur de la signature du jumelage entre les deux villes. Un jumelage « naturel ». « Je savais que le maire de Palerme était divers gauche comme moi, qu’il avait battu tous les partis politiques comme moi, et qu’il était à fond pour la coopération nationale, locale, régionale et internationale, comme moi », liste Philippe Saurel, qui semble se sentir pousser des ailes aux côtés de Loeluca Orlando, élu quatre fois élu maire de Palerme en 1985, puis en 1993, 1997 et réélu lors de son retour en 2012, devenant de fait président de la Métropole palermitaine comptant 1,2 million d’habitants. Fervent opposant de la mafia, le maire sicilien défend également la cause des réfugiés : « Montpellier est méditerranéenne et européenne, Palerme est méditerranéenne et moyen-orientale. Pour ces raisons, Palerme est une ville d’accueil où le chien,le chat et la souris marchent ensembleSi je considère une ville comme étant la mienne, je la défend, mais si je suis considéré comme un ennemi, ce n’est pas ma ville, plaide Loeluca Orlando. Nous sommes actuellement responsables d’un génocide en Méditerranée et je défends la charte de Palerme pour l’abolition du permis de séjour. La mobilité internationale est un droit humain ».
Philippe Saurel : « Le rêve de Karl Marx devient réalisable »
Philippe Saurel a également le regard tourné vers la Méditerranée et compte réunir à Montpellier en 2018 les sept villes jumelles de son pourtour pour organiser des coopérations fructueuses. Pour lui « ce que les états ne peuvent pas faire, les maires le peuvent ».
Il rêve même plus loin en invoquant pour son propos le maire brésilien de Campinas, également divers gauche et « contre les partis », venu en avril à Montpellier : « C’est une forme de prise de conscience globale. Les réseaux sociaux, la rapidité de l’information, la volonté de liberté n’y sont pas étrangers. Plus que jamais le Manifeste du parti communiste de Karl Marx, qui prêchait pour l’égalité et l’internationalisme devient réalisable. La coopération entre les villes est une façon de montrer que l’on peut y arriver », vibre le maire, qui mise notamment sur le développement économique conjoint. Raison pour laquelle un volet économique a été ajouté aux accords signés avec les villes déjà jumelées à Montpellier et le partenariat élargi à la Métropole, qui en a désormais la charge.
Concernant l’entente Montpellier-Palerme, une coopération a d’ores et déjà été signée entre les incubateurs BIC, labelisé French Tech, le MIBI et Palerme Consorzio Arca. Par ailleurs, les opéras, le théâtre Massimo et Cinémed 2017 ont déjà des projets, ainsi que les universités de médecine.
Hélène Gosselin
source : http://www.lamarseillaise.fr/herault/politique/50319-palerme-la-7e-jumelle-de-mediterranee
